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 Pou Pou Pidou [Adonis♣]

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AuteurMessage
Luca V. Andreotti

Luca V. Andreotti

Féminin
Date d'inscription : 04/10/2010
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CITATION : "The hot dog's getting cold and you'll never be as good as the Rolling Stones"
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Pou Pou Pidou [Adonis♣] _
MessageSujet: Pou Pou Pidou [Adonis♣]   Pou Pou Pidou [Adonis♣] Icon_minitimeMer 6 Oct - 9:02

Je me réveille dans des draps clairs, la journée est déjà pas mal avancée, de ce que je peux voir de la grande fenêtre de la chambre, soit la lumière blanche incandescente d’un après-midi pluvieux. Je ne m’étonne plus de me réveiller dans ce lit-ci. Il y a encore bien des jours, peut-être trop de jours - mais qu’est-ce que j’en ai à faire ? – où je me réveille complètement paumé, près d’une inconnue, d’un inconnu, voire près d’une place vide où trônent billets ou drogues quelconques. Mais pas aujourd’hui.

Je commence à pas mal connaître cet endroit, en fait. Quand j’y ouvre les yeux, je sais me situer. C’est un de mes principal port d’attache, chez Adonis. Il est drôle ce type, enfin vraiment difficile à cerner. Déjà, il est d’une beauté à couper le souffle, une beauté froide, un peu hautaine, une beauté très riche, très classe, toujours net, toujours étincelant. Mais ça a pas l’air de le gêner que je sois l’un des individus les plus primitifs de cette ville. Il est tout de même venu me chercher jusqu’à l’intérieur de ma boutique ! Je m’étais jusqu’alors déjà vendu à des hommes, mais jamais à des si jeunes, des si beaux, ou des si riches. Il ressortait tellement divin dans ce quartier pourri que j’ai même pas pris la peine d’essayer de lui refourguer mes tatouages. Ça se voyait, et de loin, qu’il n’était pas tout à fait là pour ça. Enfin j’étais également loin de me douter que c’était pour moi, je croyais qu’il allait me vendre ma dope ! Il était un peu plus vieux que moi, était vêtu avec goût, bref, je me disais qu’il devait avoir pas mal d’argent, et pour moi, encore aujourd’hui, « argent » rime souvent avec « dealer ». Il m’avait alors proposé de passer chez lui, et j’avais accepté sur un coup de tête. Après mon travail, je l’avais rejoint à Fairview Village. Il avait de même la qualité d’être quelqu’un de passionnant, il parlait bien, était doté d’un charisme certain, et je déduisis avant même de le savoir écrivain qu’il avait quelque chose à voir avec la littérature.

Je sais pas tellement ce qui l’a poussé à me proposer de rester dormir ce soir-là, puis le lendemain, puis le surlendemain. Qu’il arrête une semaine pour revenir me trouver à ma boutique celle d’après. Ça me flattait pas mal, je le savais homosexuel, et j’avais l’exquise certitude de lui plaire, du moins un minimum, puisqu’il m’hébergeait sans cesse. Il avait ce regard d’artiste qu’il ne manquait jamais de poser sur moi lorsqu’il pensait que je ne le voyais pas (ou alors il s’en fichait, mais bon…). Je me sentais deux fois plus à poil que je ne l’étais en réalité dès qu’il débarquait, parce que j’appréciais beaucoup ce mec, et qu’il m’était arrivé de me confier à lui les mauvais jours.

Quoi qu’il en soit, j’étais heureux de me réveiller dans le beau coin calme de Camden ce matin. Sacré chez-lui, l’Adonis (et c’est le cas de le dire). Une maison vraiment jolie, des environs tranquilles, verts, voire même parfois fleuris ! On voyait jamais ça dans cette ville de bourrins, des fleurs. Quand je me levai chez lui, j’avais toujours la surprise de me retrouver tout seul, étalé comme une crêpe sur un super lit double d’un confort rare : Adonis ne dort pas vraiment, il sort, il va voir des amis, il va même voir d’autres hommes quand je squatte chez lui. Mais surtout et avant tout, ce type-là écrit ! Moi qui avais désormais arrêté mes études depuis bientôt 4 ans, j’étais heureux de pouvoir faire l’affaire d’un homme cultivé. Complètement déjanté, il était pas mal camé aussi, et il nous arrivait régulièrement de passer de merveilleuses soirées ensemble, à ses frais. Bref, je ne voyais pas le mal de profiter ainsi de toutes ces merveilles, sachant qu’avant de faire sa connaissance, j’étais sans arrêt sur la paille à force de payer mon loyer et mon matériel de raté. Il était tombé comme un rayon de lumière.

Bien évidemment, je sais où il est, c’est toujours là que je le trouve quand je me réveille : près de la fenêtre du salon, un ordinateur portable pour l’encre et la plume, son air de poète maudit complétant le reste du tableau. Il ne m’a encore jamais fait lire ce dont il noircit des pages et des pages de grandes feuilles en « Times New Roman » taille 10. J’ose espérer qu’un jour je me réveillerai avant lui, et que je serai assez sobre pour pouvoir enchaîner les mots sans qu’ils ne s’envolent et n’explosent en bulles de toutes les couleurs (il m’arrive de me réveiller avec de l’extasy), parce que ce cas de figure m’arrive régulièrement. Après avoir lu, je me souviens seulement d’avoir pensé que « c’était cool » (ce qui venant d’un grand lecteur comme moi ressemble à un énorme compliment), pas du sujet dont il était question…
J’ai pour habitude de me balader nu ou presque dans cet appartement, étant très peu complexé et Adonis semblant ne pas y faire vraiment attention. Aujourd’hui, j’ouvre un peu la fenêtre et enfile mon jean de la veille. Je sors ma pâte à bonheur et effrite lentement les morceaux sur la boîte d’un CD d’Amy Winehouse, puis roule tranquillement mon stick. Une fois mon opération terminée, j’y mets le feu, puis me dirige d’une démarche pataude dans le salon (une démarche du matin – Pire, une démarche de matin très flou). Bref, j’ai tout du branleur de base, glandant majestueusement le dimanche après-midi dans une maison qui n’est pas la mienne, et roulant des pétards avec de la marchandise qui ne m’appartient pas.

J’arrive à l’encadrement de la porte et m’y appuie avec une nonchalance pas tellement calculée, mais qui de loin dans le brouillard devait donner quelque chose de naturellement attirant.

« Je m’en vais dans la soirée… Je peux te piquer un truc à manger ? »

[Désolée je me suis retrouvée peu inspirée donc c'est pas mal de tricotage, mais en fait j'ai rarement l'habitude de commencer les posts >.<']
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Adonis R. Kinney

Adonis R. Kinney

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MessageSujet: Re: Pou Pou Pidou [Adonis♣]   Pou Pou Pidou [Adonis♣] Icon_minitimeJeu 7 Oct - 8:35

Pou Pou Pidou [Adonis♣] 152525ad_luca
«Pou pou pidou »
Luca & Adonis




    « [...] regardait l'arme posée ses mains tremblantes. C'était la première fois qu'il tenait un revolver, et maintenant, il était un homme, un vrai membre de cette communauté invisible qui faisait vivre Naples. Sony regarda son petit protégé avec cette lueur paternelle qu'il prenait à chaque fois que Danilo […]»

    Assis sur le rebord de la bow window, je tapais sur mon clavier comme un virtuose sur son piano. Mon agent littéraire aurait eut une érection de me voir de nouveau travailler avec autant d'entrain ; il allait enfin pouvoir arrêter de me harceler de messages pour me pousser à reprendre l'écriture. Cela faisait quelques heures que j'étais debout, n'arrivant pas à faire des nuits complètes tant l'envie de cracher mes pensées sur le papier numérique était forte – et peut être, accessoirement, à cause de toute cette poudre qui passait dans mes narines -. Dire que pendant trois ans, j'avais jeté des regards de haine à mon Macintosh, incapable de trouver une phrase correcte ni même une idée de base et que tout d'un coup, ça m'était revenu. Quand on choisissait de devenir écrivain plutôt qu'ingénieur ou professeur, avec un salaire fixe en fin de mois, on avait tout intérêt à avoir du talent et à être productif, sinon on se retrouvait vite sur la paille, ce qui aurait été le plus grand drame de ma vie. Je vivais comme un prince depuis quelques années, ne manquant de rien et dépensant sans compter. J'allais de nouveau profiter de l'opulence et ce, grâce à Danilo … ou Luca plutôt, ce garçon que j'avais rencontré il y a quelques semaines.

    Assis sur un tabouret, dans l'enceinte d'un salon de piercing et tatouage, à se griller une cigarette en attendant un potentiel client, il m'avait paru être une bouffée d'air frais dans cet endroit miteux et mal famé de Camden. Je ne me souviens pas de la raison exacte qui m'avait poussé à aller dans ce coin de la ville – peut être pour trouver un dealer -, mais j'étais resté en face de la vitrine de verre, à regarder ce type faire son travail pour quelques sous. J'avais patiemment attendu qu'il ait fini sa journée pour l'inviter chez moi, avec comme appât le luxe et la drogue. Même si elle circulait extrêmement facilement à Camden, il était dur d'en trouver de la bonne sans y mettre le prix. J'avais de quoi offrir à Luca la meilleure came de Camden et ça, il l'avait tout de suite compris, montant dans ma voiture sans protester ni se sentir menacé. J'aurais pu être n'importe quel taré à l'embarquer comme ça chez moi. On aurait dit un vieux pédophile qui propose des bonbons à un enfant. Dans notre cas, les fraises tagada, c'était de la MDMA, les haribos, de la cocaïne et les ours en chocolat, du shit. Je n'en avais rien à faire de dépenser une fortune en drogue, ni qu'un matin sur deux, Luca se réveille avec la gueule de bois ou les pupilles dilatées ; ce que je voulais c'était sa présence et ses souvenirs, ce qu'il me donnait sans même s'en rendre compte. Luca était devenu ma muse. Comme Picasso avec Dona Maar, ce garçon des quartiers pauvres excitait mon imagination, me faisait noircir des pages et des pages. Et, en guise de bonus, je le voyais débouler le matin entièrement nu ou en caleçon dans ma cuisine ou mon salon. S'il avait aimé les hommes, j'en aurais fais mon amant, mais peut être que cette inaccessibilité alimentait mon fantasme.

    « [...]Elle sourit, mais il vit alors que ce qu'il croyait être un compliment l'avait rendu mélancolique. Depuis qu'ils avaient emménagé à Naples, sa mère dormait mal. Danilo était trop jeune pour comprendre que [...] »

    Je relevais la tête en entendant les pas de Luca, arrêtant en même temps de taper sur le clavier. Le voyant avec son join dans la bouche, j'attrapais mon paquet de cigarette et m'en sortais une. Le mimétisme du fumeur. J'enregistrais mon travail et le suivais du regard, ne perdant pas une miette de son torse. Je ne le laissais pas regarder mon travail, ni lui ni qui que ce soit d'ailleurs, n'ayant pas réellement réfléchi à ce qu'il penserait quant il ferait le rapprochement entre Danilo et lui même. Je plissais quelques secondes les yeux quand il annonça ne pas être là le soir. C'était courant : il venait une semaine et repartait la suivante ; il n'y avait aucune lettre et il venait quand ça lui chantait. Mais quand Luca n'était pas là pour raconter ses souvenirs ou même pour faire acte de présence, je n'écrivais plus. C'était imbécile certes, un blocage qui tirait peut être de la névrose mais c'était comme ça. « Je m’en vais dans la soirée… Je peux te piquer un truc à manger ? » Je me levais pour aller dans la cuisine. « Sert toi. Je t'ai dit de faire comme chez toi. ». Il prenait des rails de coke en face de moi et me demandait quand même la permission de se servir à manger. « Tu comptes revenir quand ? ». Ce qui revenait à demander s'il allait revenir un jour. Luca partit, c'était une bonne centaine de pages Word qui passaient à la corbeille et comme le brun semblait plutôt du genre sans attaches, je préférais vérifier. Après tout, chez moi ou chez un autre, il n'y avait pas de différence. Je fis tomber la cendre de la cigarette et posais mes yeux bleus dans les siens, attendant sa réponse.
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Luca V. Andreotti

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Pou Pou Pidou [Adonis♣] _
MessageSujet: Re: Pou Pou Pidou [Adonis♣]   Pou Pou Pidou [Adonis♣] Icon_minitimeVen 8 Oct - 8:05

    Vraiment, je ne comprends pas pourquoi ce mec fait tout ça pour moi. Sa porte m’est presque toujours ouverte ! Je débarque quand je veux, dans l’état que je veux et j’y fais ce que j’y veux. La maison du bonheur. Quand je franchis la porte, en général, Adonis m’accueille d’un sourire, les yeux généralement cernés car il n’a pas dormi de la nuit, mais ne quittant jamais cet air chaleureux et pourtant réservé qu’il arbore en permanence. Désormais, j’y étais comme un roi.
    De la drogue ? Il en a dans chaque tiroir ! Tant que je ne suis parfois pas capable de la finir en un soir (et croyez-le ou non, ça fait pas mal, en soi…) ! Je me sers tel un prince, tel un invité. Je n’ai jamais reçu de sa part la moindre sensation de n’être qu’un pauvre squatteur en pitoyable forme, et pourtant, c’est bien ce que je suis… A croire qu’à mesure que le temps passe, il s’habitue à moi autant que je m’habitue à lui, et c’est plutôt cool.

    Le seul truc qui me trouble encore un peu, c’est cette manière qu’il a de lever lentement le regard quand il m’entend arriver le matin. Ça, c’est quand même vachement fort. Je sais pas où est-ce qu’il a appris ça, mais je serais gay, ce regard-là, ça me tuerait, ça me liquéfierait sur place. Je ne sais par ailleurs pas trop ce que je suis sexuellement parlant, mais qui est-ce que ça peut intéresser ? Tout le monde s’en fout royalement ici, à Camden. C’est chacun sa merde. C’est pas que les gens soient tolérants, c’est que les gens n’ont pas assez de temps à consacrer à tout ça, ils ont autre chose à faire, quelque part où se rendre, des gens à voir, un boulot merdique à accomplir, des gens avec qui bastonner, des endroits où boire pour oublier cette journée merdique, pourtant aussi merdique que la précédente qui s’est cependant également finie devant un verre.
    Ce que je sais, c’est que j’aime bien tester mon charme sur les autres, et que malgré tout ce que j’aie pu faire pour faire craquer Adonis, il n’a jamais bronché. Avant ça me vexait, je me disais « mais merde Vito, t’as fait craquer des Texans mariés et qui votent Bush (et même son Junior !), mais ce beau gosse homosexuel, t’y arrives pas. T’es pas assez bien pour lui ? Mmm… P’t’être, ouais. », Maintenant, je continue, mais ses fréquents refus face à mes petites attentions ne me dérangent plus. J’ai vite compris qu’il y avait autre chose dans cette relation. Je le remarque à chaque fois, en fait, quand je me rends compte que je parle beaucoup, et qu’il écoute avec cette oreille étrangement attentive, comme si il prenait note dans son cerveau. Je trouve ça fantastique. Je sais jamais à qui raconter mes petits tracas de mec de mon âge (genre cette nuit j’ai dormi chez une nana qui m’a offert des ampoules de morphine, sauf que j’ai appris dans le feu de l’action que la « nana » en question était en fait un homme. Ou alors quand j’étais si bourré que je n’ai pas réussi à retrouver mon appartement et que je me suis réveillé sur le toit du 7-eleven sous la pluie à 14 heures, et dans une flaque d’eau énorme et d’environ 4 centimètres de profondeur… Ce genre de trucs ne m’étonne limite plus, et puis ça le fait sourire, alors...), mais Adonis, ça a l’air de vraiment l’intéresser ! Je lui raconte aussi mes petites incartades avec mes clients, qui sont parfois vraiment cocasses. Enfin je m’occupe bien dans l’ensemble. Je n’ai globalement que ça à faire pour qu’il m’offre un toit où je peux faire l’imbécile sous son regard amusé, et du matériel en veux-tu en voilà pour mes shoots quotidiens.

    Il décale son regard vers ma bouche où se trouve un stick merveilleusement odorant et tout naturellement en déduit qu’il est l’heure de la pause clope. Il referme son ordinateur et j’en conclus que ce n’est pas aujourd’hui que je pourrai y jeter un œil. Demain alors ?
    J’approche avec une démarche approximative et lui colle un bisou sur la joue. Ça, ce n’est pas vraiment de la provocation, mais je ne sais pas, Adonis, depuis le début, je l’embrasse pour lui dire bonjour ou au revoir, c’est comme ça. Y’a des gens si tu leur fais un bisou, ils sont capables de te retourner un bon uppercut, mais le beau gosse n’en fait pas partie, ça se sent. « Sers toi. Je t'ai dit de faire comme chez toi. » Vrai. Il me le dit à chaque fois, mais je le lui fais répéter, ça me rassure. Comme si il pouvait changer d’avis, se dire « mais en fait je veux pas de ce type chez moi ! », si je lui demande constamment, il me confirme à chaque fois que je suis encore le bienvenu.
    Je le suis dans la cuisine tandis qu’il m’emboîte le pas. Je meurs de faim, en fait. « Tu comptes revenir quand ? ». Mmm… Je ne sais jamais trop à partir de quand j’abuse, je reste donc globalement vague sur mes allers et retours. J’ouvre un placard et y attrape un paquet de corn flakes, un bol et vais également chercher du lait. Ça me laisse un peu de temps pour réfléchir. Tandis que je verse mes céréales dans le bol et les arrose de lait, je relève les yeux et

    « Je vais passer chez Claudia questa sera, histoire de me remplir les poches avant de retourner au boulot demain, comme ça je me sentirai un peu indépendant. Elle m’a appelé ce matin, et d’ailleurs j’me suis rendormi après… »

    Je laisse un temps de pause avant d’ajouter :

    « Si tu m’autorises à revenir quand je veux, je serai peut-être là demain soir, altrimenti … Ce sera pas avant samedi prochain, j’ai pas mal de… boulot. »

    J’avais tendance à aller voir ailleurs quand j’avais besoin d’argent, dans le sens où devenant chaque jour plus proche d’Adonis, cela me dérangeait de plus en plus d’être à ses frais sans arrêt.

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Adonis R. Kinney

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MessageSujet: Re: Pou Pou Pidou [Adonis♣]   Pou Pou Pidou [Adonis♣] Icon_minitimeSam 9 Oct - 23:35

    En règle général, j'étais ce que l'on pouvait appeler un solitaire. J'avais presque toujours vécu seul, je ne voyais mes vrais amis qu'une fois ou deux par mois car je sortais peu avec eux, et toutes mes autres relations n'étaient qu'à usage unique. Quand on comptait le nombre de personnes à être entrées chez moi, on ne pouvait pas dire que j'étais associable, mais ce n'était pas des relations durables. Sitôt arrivées, sitôt dégagées. A croire que je me plaisais beaucoup mieux en ma propre compagnie, dans le silence le plus total. J'avais toujours été persuadé que plus tard, je finirais ma vie dans un cottage de la région des grands lac, à fumer une pipe et à écrire mes mémoires, histoire de fermer la boucle de l'écrivain maudit et rejeté que j'aimais me donner. Accueillir quelqu'un chez moi, comme je faisais depuis déjà quelque temps avec Luca, était un fait exceptionnel et j'en étais un des premiers surpris. Je ne comprenais toujours pas ce qui m'attirait chez lui ; son physique, certes, mais il n'était même pas homo, et j'en ramenais des pas mal avec moi qui me faisaient passer des nuits délicieuses. Son histoire aussi, sa vision de voir la vie qui était tout à fait neuve et réaliste... Mais de là à supporter quelqu'un jours après jours. Je n'avais jamais aimé le quotidien, et c'était la première raison qui m'avait poussé à ne pas me mettre définitivement en couple. Voir un tel déambuler avec le même sourire, à la même heure que la veille pour faire la même chose avait toujours eu le don de m'énerver, allez savoir pourquoi, une névrose sûrement. Pas Luca. Et de toute façon, ce n'était pas comparable car il sortait quand il voulait et le temps qu'il voulait, j'en faisais de même de mon côté sans comptes à rendre.

    Je tirais une longue taf sur ma clope en le regardant verser ses céréales et me raconter ce qu'il aller faire. Demain soir ou la semaine prochaine, peu importe tant qu'il revenait. Il semblait tout de même hésitant. «Je serais là demain, et la semaine prochaine. La porte sera ouverte. » Tout comme lui, je commençais à m'habituer à sa présence, à devenir plus proche de lui, tout en comprenant son besoin d'indépendance. Je détachais mon regard du sien pour me concentrer sur un point invisible, réfléchissant au jeu que j'avais commencé avec Hysteria, une jolie blonde de Camden. Notre rencontre en elle même n'avait aucune importance, mais notre lien était tout à fait spécial. Elle était une prédatrice, j'en étais un également. Elle adorait les Liaisons Dangereuses, je vouais un culte à ce roman. La fiction était devenue réalité, nos défis étaient de coucher avec le plus de personne et de pervertir la jeunesse, ce que nous faisions sans grand problème. Pas d'amitié, pas de sentiment, juste de la baise et des photos comme preuve. La technologie avait remplacé les lettres manuscrites, c'était moins glamour, mais plus efficace. Seulement, si Hysteria se prenait pour Merteuil et moi pour Valmont, Luca était devenu notre Tourvel. A croire qu'on ne peut pas devenir notre ami sans le supplément caché. Plus les jours passaient, et plus je regrettais d'avoir parlé de lui à Hystéria. La connaissant un peu, je me doutais qu'elle finirait par lui rendre une petite visite et le voir se transformer en jouet et en trophée ne me ravissait pas. Enfin, je n'allais pas lui dire de le laisser tranquille, elle aurait cru que je ne voulais plus jouer, ou que je faisais dans les sentiments. Je ne pouvais donc qu'assister à ce qui se passerait. Après tout, peut être que Luca était du genre à ne pas se laisser séduire par n'importe qui … mais vu le physique de la belle, j'en doutais.
    Nouvelle taf avant d'écraser ma cigarette. « Tu as beaucoup de clients en ce moment ? » Genre une cliente blonde avec des jambes à se rouler par terre ?


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Luca V. Andreotti

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MessageSujet: Re: Pou Pou Pidou [Adonis♣]   Pou Pou Pidou [Adonis♣] Icon_minitimeDim 10 Oct - 6:22

    Mon petit déjeuner préparé, je dépose mon joint sur le plan de travail de la main droite et le laisse tranquillement s’éteindre. De la gauche, j’attrape une cuillère, puis le bol et m’adosse à la gazinière. Miam. Première bouchée, c’est toujours la meilleure. Le goût sucré des céréales se diffuse dans ma bouche.

    «Je serais là demain, et la semaine prochaine. La porte sera ouverte. »

    C’est ce genre d’attentions-là que je ne comprends pas. Enfin c’est génial, je ne m’en plains absolument pas ! Au contraire. C’est juste que je n’ai plus l’habitude d’avoir quelque part où aller, un endroit stable, propre et bien meublé avec, de surcroît, quelqu’un qui m’y attend. J’avale la pâte compacte de céréales formée sous mes dents, et je me dis que quand même, c’est super cool de manger quelque chose. Quelque chose qui nourrit s’entend, de me dire que mon estomac minuscule ne va pas gargouiller toute la journée. Pour ce genre de petits plaisirs, je remercie aussi Adonis.

    « Tu as beaucoup de clients en ce moment ? »

    Je réfléchis un peu, tout en mastiquant comme une vache.

    « Mmm… Pas plus que d’habitude. Enfin, si, hier c’était samedi alors y’avait plus de gens que pendant la semaine. C’était sympa. Y’a un gars qui m’a même demandé si il pouvait brancher son I-Pod sur les enceintes de la boutique, et j’ai accepté. C’était super drôle, parce que même pas deux minutes plus tard, mon boss est sorti de l’arrière boutique en hurlant « mais c’est quoi cette merde ?! » et a débranché et jeté l’engin contre le mur ! Ha ha ha, le type en revenait pas, il a crié « Quoi, t’aimes pas Bob Dylan, vieux con ? », et Cross qui répond « Non, mon truc c’est les Clash, tapette ! » et là, épique, l’autre lui répond « Et moi mon truc c’est mon poing sur ta gueule ! ». Alors moi j’ai vite retiré l’aiguille de son bras, lui faisant goutter sur le jean quelques gouttes d’encre de Chine en passant, mais je crois pas qu’il en aie eu quelque chose à faire, parce qu’il s’est jeté sur Cross en hurlant. Et moi et Bruce, un ami qui travaille aussi là bas, on a vachement rigolé. Quand ils ont commencé à essayer de se strangolare, on a quand même réagi, et tandis que j’essayais de retenir Cross, Bruce a attrapé l’autre et de sa grosse voix qui porte, il a dit tout calmement « On va tous se mettre d’accord et écouter du Miley Cyrus ». Alors là, on a tous explosé de rire, Cross a serré la main du client et lui a dit « Non, en fait, c’est pas mal Bob Dylan », et il a rebranché son I-Pod qui par miracle marchait encore. Puis il est reparti dans l’arrière boutique et j’ai pu finir il serpente que le gars m’avait préalablement demandé sur son bras, sur un fond de « Like a Rolling Stone » .

    J’en souriais encore. Oui, c’est sûr qu’il y avait des jours où on s’emmerdait à la boutique, surtout les mardis. Les mardis, c’était toujours terrible. Mais quand même, y’avait pas mal d’anecdotes comme ça capables de marquer une journée. D’ailleurs le client en question avait tellement ri après l’incartade qu’il nous avait ramené trois bières à l’heure de la fermeture, et que nous avons gentiment conversé en tant que personnes civilisées. On a même eu droit à une réconciliation cocasse à base de « Non mais j’étais énervé pour mon truc, là, que t’as balancé sur le mur. En plus j’adore les Clash. », où nous avons chanté en chœur, de nos voix approximatives mais volontaires, « London Calling ». Et puis il était très content de son tatouage, alors ils ont échangé quelques éloges à mon égard que j’ai fait mine de ne pas entendre.

    « Sinon… Rien de spécial. Enfin des gens qui rentrent pour regarder et écouter des vieux morceaux de rock en papotant avec les graphistes. Mais pas tellement qui « passent à l’acte ». Et toi, ça avance, ce… capolavoro? »

    Ça me dérangeait encore de butter sur des mots. « chef d’œuvre ». Trop dur à placer pour en connaître là traduction anglaise.
    Je prends une dernière cuillère de céréales que je mâchouille lentement, appréciant leur saveur une dernière fois avant peut-être longtemps.


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Adonis R. Kinney

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MessageSujet: Re: Pou Pou Pidou [Adonis♣]   Pou Pou Pidou [Adonis♣] Icon_minitimeMar 12 Oct - 7:25


    Luca avait ce petit quelque chose d'enfance qui prenait parfois le pas sur l'adulte ; il avait beau parler de lui ou de son travail, sa façon de le dire, les gestes et les anecdotes débordaient de candeur. C'était une des choses qui m'émerveillait chez lui, cette façon d'être toute simple malgré son passé lourd. Aussi, j'écoutais son histoire du salon de tatouage en riant un peu avec lui, retenant tout de même ce qui c'était passé pour probablement l'intégrer à mon bouquin. C'était une chose rare dans les rues de Camden, tout le monde étant trop centré sur ses problèmes, petits ou non. Si j'avais voulu écrire un livre sur la déchéance, j'aurais choisi notre belle ville comme lieu d'action, avec tous ses suicides, ses meurtres, ses drogués … Les gens devenaient de plus en plus froids et tournés vers leur personne … peut être que c'était propre aux américains. On associait souvent aux italiens le mythe de la dolce vita. J'espérais juste que Luca ne perde pas cette joie quand Hystéria en aurait finis avec lui. Dans nos jeux, nos victimes réagissaient toutes de façon plus ou moins semblable : la grande majorité, trop honteuse pour se en parler, ne faisait courir que des rumeurs sur notre duo, prévenant certains amis de se méfier, de ne pas tomber dans le panneau. Le bruit s'étendait de bouches à oreilles et notre réputation était faite. Certains avaient essayé de se venger, de nous prendre à notre propre piège mais sans aucun succès ; enfin, il y avait ceux qui se mettaient à crier sous tous les toits à quel point nous étions sans coeur. C'est cette dernière catégorie qui laissait la plus forte impression de nous, les libertins de Camden. Adonis et Hysteria. Les belles réputations se défaisaient à notre passage... et j'étais impuissant quant à la suite des évènements. J'avais montré le chemin, elle s'y était embarquée en courant.

    Quand Luca butait sur certains mots anglais, encore trop dur à intégrer, ça me faisait sourire. J'avais pris quelques cours d'italien quand j'étudiais à l'université … pas assez pour tenir une conversation mais c'était largement suffisant pour comprendre des mots volants. Mon chef d'œuvre … il n'en avait pas lu une ligne et le qualifiait déjà ainsi. J'avais bien avancé, et même presque finis mes chapitres sur l'Italie. C'était de la fiction avant tout, mais il avait ce petit quelque chose d'authentique et violent à la Gomorra qui plairait sûrement à beaucoup de mes lecteurs. Je haussais donc les épaules et prenais un air mystérieux. « J'avance plutôt vite, je pense que d'ici deux semaines j'aurais enfin fini. Je vais enfin pouvoir faire mon retour et voyager un peu pendant les campagnes de pub. » C'était sûrement un des aspects du contrat que je préférais le plus. On me mettait dans un avion direction New York, Milan, Berlin ou Paris, je dormais dans les plus luxueux des hôtels pour avoir à parler une grosse demie heure de moi devant les caméras. Du sur mesure pour un type dans mon genre, quelques semaines de gloire pendant lesquelles je tournais le dos à la misère de Camden. «  Je te ramènerais une mini tour Eiffel. » J'eus un léger rire en me levant, me redirigeant vers le salon qui était assez près pour continuer à voir et à parler à Luca. Parfois, je me demandais si je n'allais pas l'embarquer avec moi … après tout, il était celui grâce à qui j'écrivais de nouveau et c'était aussi une façon détournée de le mettre hors d'atteinte d'Hysteria, histoire qu'elle ne me le brise pas et que je fasse un tome 2, et occasionnellement, même si j'avais du mal à me l'admettre, parce que je tenais à lui maintenant. Mais je ne le ferais pas, préférant conserver mon image d'homme inaccessible que me donnaient les journaux. Je m'accroupis devant ma table en verre et me sortit ma coke, me préparant mon petit rail matinal. Je le sniffais et penchais la tête vers l'arrière, me laissant parcourir par cette sensation si agréable. Si Luca prenait tout ce qui lui tombait sous la main, je ne me contentais que de ma poudre blanche. « Tu sais, Luca, j'aime le fait que tu sois aussi gentil et ouvert, mais fais attention à ne pas te faire avoir. Il y a des gens mal intentionnés partout. »
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Luca V. Andreotti

Luca V. Andreotti

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Pou Pou Pidou [Adonis♣] _
MessageSujet: Re: Pou Pou Pidou [Adonis♣]   Pou Pou Pidou [Adonis♣] Icon_minitimeMer 13 Oct - 1:05

    Je bois le fond de lait dans le bol et le dépose près de moi, sur le plan de travail.
    Deux semaines … C’est court deux semaines. Ça va être vraiment bizarre, de ne plus m’imposer comme ça, ici. Cette belle maison ici, à Camden sort vraiment de l’ordinaire. Les gens vivant dans le quartier, à Fairview Village, on les repère de loin. Des familles pour la plupart, avec des adultes qui ne se rendent jamais au centre ville et rangent leurs voitures hors de prix dans leur garage (parce qu’en plus certains ont des garages). Bref, Adonis est là pour relever le niveau, montrer que tous les jeunes de cette ville ne sont pas des ratés. Et moi je suis l’antithèse qui a réussi à s’attirer les faveurs du beau romancier, de l’élite. Quand je me promène dans Yorkship Square, j’ai l’impression d’être une bête étrange qui n’a rien à faire là, les vieux me regardent comme on regarderait un mendiant. Pourtant je ne mendie pas, je me plante juste une seringue dans le bras, ce qui passe presque inaperçu à Cramer Hill tant c’est fréquent !
    La chance, il va pouvoir partir de ce trou. Il va pouvoir s’envoler, se rendre à New York, à Paris, à Berlin… à Londres ! à Milan ! Seulement cinq des plus belles villes du monde, après tout. Je ne peux m’empêcher d’être jaloux, mais dans un sens je sais bien que je ne suis pas le genre de mec « qui voyage ». Je suis le genre de mec qui « survit ».

    « Je te ramènerais une mini tour Eiffel. »

    Il rit, mais le pire, c’est qu’il sait que ce genre de babiole me ferait incommensurablement plaisir !

    « Ramène moi juste un paquet de cigarettes avec « Il fumo uccide » en passant par Milan, et je serai content. »

    Je souris tandis qu’il se déplace dans le salon. Je n’ose pas vraiment le dire, mais ces derniers temps, j’ai la nostalgie du passé, le mal du pays… Et pour ce genre de mal là, y’a rien à faire, à part manger des spaghettis ou chanter de l’opéra sous la douche (oui oui, ça sent le vécu…).
    Je débarque à mon tour dans le salon, et Adonis se prépare soigneusement un rail de cocaïne. Il l’inhale avec professionnalisme et se pose, sachant exactement ce qu’il se passe actuellement dans son cerveau et comment en profiter un maximum. Parce qu’il a l’habitude de faire ça. On a beau me traiter de junkie, tout le monde l’est un peu, dans le coin.

    « Tu sais, Luca, j'aime le fait que tu sois aussi gentil et ouvert, mais fais attention à ne pas te faire avoir. Il y a des gens mal intentionnés partout.
    -A commencer par toi et moi ! »

    Je ris, parce que je ne connais pas encore la jeune femme à laquelle il pense. Qui a de bonnes intentions ici ? Camden c’est l’enfer, mais on ne la quitte pas si facilement. Et quand on est aussi peu volontaire que moi, et qu’on sait qu’on risque d’y demeurer un certain temps, si ce n’est toute sa courte vie, on s’y accoutume rapidement.
    Si j’ai l’air naïf, je n’en reste pas moins réaliste, j’ai appris sur le vif que la vie, c’est pas facile, et que toutes les mains tendues ne sont pas forcément bienveillantes. Alors si j’ai pu me faire avoir au début, dans une ville comme celle-ci, il n’est pas dit qu’on ait l’occasion de se tromper deux fois. J’ai la capacité d’avancer sans faire de faux pas, et jusque là, j’avais su me débrouiller. Les seules choses qui pouvaient brouiller mon jugement étaient la drogue et l’argent… Ce qui fait déjà pas mal, quand on sait qu’une personne sur deux à Camden est dealer, revendeur ou consommateur, et que l’autre moitié vit de vol, de marché noir ou d’argent sale.

    « C’est mignon de t’inquiéter, bello mio, je ferai attention. En attendant, je me défends pas trop mal, et je cours vite… »

    « Quand on a pas le cerveau pour penser, il est bon d’avoir les jambes pour courir. » m’a souvent répété Cross à mes débuts à Camden. Quand j’étais encore émerveillé par mon miraculeux changement de continent, ma fabuleuse découverte du sexe, et mon initiation au tatouage. Quand je ne me rendais pas encore compte à quel point l’endroit pouvait être dangereux. Et je dois avouer que mes réflexes et mon « athlétisme » m’ont plus d’une fois sauvé la mise. Manquer de mourir semble fréquent, totalement habituel dans les environs. Par contre ne pas manquer de mourir, ça, c’est tracassant, c’est anormal, et ça signifie la plupart du temps qu’il faut se préparer au pire.
    Je jette un coup d’œil au sachet de poudre blanche encore posé sur la table, et sans gêne jusqu’au bout, je demande :

    « Dis, tu m’en fais un aussi ? »


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Pou Pou Pidou [Adonis♣] _
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